Les enseignements plus ou moins importants de la trêve internationale de mars

Cette trêve internationale a souvent été abordée avec une certaine appréhension, voire de l’indifférence, notamment de la part de certains joueurs, qui n’attendaient qu'une seule chose : sa fin rapide. Pourtant, cette période a offert son lot d’émotions et quelques enseignements à tirer. Voici ce qu’il faut retenir.
1. Le bonheur des doubles confrontations à élimination directe
Si ces confrontations sont courantes en Ligue des champions ou en Ligue Europa, elles sont rares en football international. Cependant, cette trêve a été marquée par des matchs aller-retour à élimination directe, offrant un spectacle fascinant avec des retournements de situation, du suspense, des prolongations, et même des tirs au but. L'UEFA a fait un choix judicieux, notamment avec la remontée de l’Italie, les frissons du Portugal, la qualification de l’Espagne et la revanche de l’équipe de France. Les barrages de promotion-relégation ont également été spectaculaires, avec, entre autres, la Belgique qui a renversé l’Ukraine. Un football international passionnant, rare mais savoureux.
2. Osez Garcia
La Belgique a entamé une nouvelle ère sous la direction de Rudi Garcia. Résultat des deux matchs : une défaite 3-1 contre l’Ukraine à Murcie et une victoire 3-0 contre la même équipe à Genk pour sauver la tête des Diables rouges en Ligue A. Garcia a utilisé ces rencontres pour mieux connaître ses joueurs et leur transmettre son message : « Quand j’appelle quelqu’un, il doit venir en courant. » Vingt-et-un joueurs ont été utilisés, et il semble que le milieu de terrain des Rangers, Nicolas Raskin, fasse partie des joueurs à suivre. Garcia a également pu poser les bases de son projet avec des exigences telles que du mouvement, du rythme et du contre-pressing. La presse belge est optimiste et espère que l’équipe retrouvera rapidement son niveau sous sa direction.
3. Tuchel marque son territoire
Thomas Tuchel a pris les rênes de l’équipe d’Angleterre et a fait des choix forts. Il a appelé des joueurs comme Myles Lewis-Skelly (18 ans) et Dan Burn (32 ans) pour la première fois, envoyant ainsi un message clair : la performance prime sur la trajectoire. Tuchel a également redonné une place importante à Jordan Henderson, salué pour son leadership. Sur le terrain, les Three Lions ont battu l’Albanie (2-0) et la Lettonie (3-0), mais sans totalement convaincre. Jude Bellingham a cependant exprimé qu’il avait désormais « des idées claires » sur le plan de jeu de la sélection, suggérant que ce n’était pas le cas auparavant. Tuchel a évoqué un manque d’ambition chez l'Angleterre à l’Euro passé, et il entend redonner à ses joueurs la mentalité de vainqueur, en insistant sur un jeu plus agressif.
4. Le rêve bosnien
La Bosnie-Herzégovine a surpris en prenant une avance importante dans le groupe H des qualifications pour la Coupe du Monde, notamment avec une victoire en Roumanie (0-1) et une autre contre Chypre (2-1). Avec six points déjà en poche, les Bosniens, sans leur star Edin Džeko, nourrissent de réelles ambitions pour une deuxième participation à la Coupe du monde, après celle de 2014. Le rêve est désormais plus concret que jamais, et Džeko, à 40 ans, pourrait bien clôturer sa carrière au Mondial.
5. Un doux parfum méditerranéen
Deux équipes inattendues venues de la Ligue B ont réussi à décrocher leur billet pour la Ligue A de la prochaine édition de la Ligue des Nations. La Grèce, après une défaite contre le Pirée, a renversé la vapeur en battant l’Écosse à Hampden Park (0-3), et la Turquie, partie de très bas en 2022-2023, a donné une leçon à la Hongrie en s’imposant 3-1 à Istanbul et 0-3 à Budapest. Ces équipes, qui étaient encore en Ligue C, montrent qu’elles sont prêtes à affronter les meilleures nations européennes à partir de l’automne 2026. Une belle remontée pour ces outsiders méditerranéens.