Une qualification historique pour la Coupe du monde 2026

L’élargissement de la Coupe du monde à 48 nations a ouvert de nouvelles opportunités, notamment pour la zone Asie qui bénéficie désormais de huit places qualificatives. Pour la première fois de son histoire, l’Ouzbékistan s’invitera à la fête en Amérique du Nord. Une consécration pour un pays qui travaille depuis longtemps à bâtir une véritable culture footballistique.

De la route de la soie à la scène mondiale

Après avoir été intégré à l’Union soviétique jusqu’en 1991, l’Ouzbékistan a tracé sa propre voie. La fédération nationale, fondée dès 1946, n’a pris son envol qu’après l’indépendance, rejoignant la FIFA en 1994. En 2025, les Loups blancs signent une première qualification historique et se hissent à la 57e place du classement FIFA. Un exploit qui permet à ce pays carrefour, longtemps vu comme une simple étape sur la route de la soie, de devenir une destination footballistique à part entière.

Une politique de formation ambitieuse

Avec près de 40 millions d’habitants, l’Ouzbékistan a mis en place un programme structurant baptisé « Objectif 2030 », qui mêle développement économique, écologie et sport. Le football y occupe une place centrale. Des académies fleurissent dans tout le pays, dont celle du Bunyodkor à Tachkent, surnommée « la Masia de Tachkent ». C’est ici que des joueurs comme Abdukodir Khusanov ou Eldor Shomurodov ont été formés.

« Bunyodkor prospecte dans toutes les régions du pays pour y dénicher des talents. Une fois trouvés, ils intègrent ce qui est, pour moi, la meilleure et la plus moderne des académies ouzbèkes », confie Narzulla Saydullaev, rédacteur en chef du site championat.asia.

Une stratégie portée au plus haut niveau de l’État

Le président Shavkat Mirziyoyev affiche une volonté claire : faire du football un outil de rayonnement national. L’État investit massivement dans les infrastructures, les centres de formation et la professionnalisation des clubs. Ce soutien vise à créer un véritable engouement populaire et offrir aux jeunes de réelles perspectives d’ascension sociale.

Des équipes de jeunes déjà prometteuses

Bien avant la qualification des A, les catégories jeunes montraient déjà la voie. En mai 2024, les moins de 23 ans échouaient en finale de la Coupe d’Asie face au Japon, après une défaite cruelle dans le temps additionnel. En 2023, les moins de 20 ans remportaient la compétition avant de s’incliner en quart l’année suivante. Quant aux moins de 17 ans, ils sont les actuels champions d’Asie.

Ces succès récurrents ont permis à l’Ouzbékistan d’asseoir son statut de nation montante. Sa participation aux Jeux olympiques de Paris, malgré des défaites contre l’Égypte et l’Espagne, reste une preuve de son niveau. « Ce furent quatre années d’aventure, à la fois passionnantes et difficiles. Nous nous sommes finalement qualifiés », se félicitait Vlado Radmanovic, adjoint de Timur Kapadze. « C’est une grande fête pour le peuple ouzbek. Merci aux supporters. »

Une réforme qui change tout

L’ouverture à 48 équipes a été décisive. L’Asie bénéficie désormais de huit places directes, contre quatre auparavant. Un format plus inclusif, mais qui exige toujours des résultats. Le nul obtenu face aux Émirats arabes unis a suffi à sceller le destin des Loups blancs.

« Ce match n’était pas très beau, mais il fallait le point. Nous avons joué pour la qualification », explique le défenseur Rustam Ashurmatov. « Il y a une vraie cohésion entre jeunes et joueurs d’expérience. Nous formons une équipe très soudée. »

Pour Jaloliddin Masharipov, « nous avons disputé le match le plus difficile de notre carrière. La pression était immense. » Mais le billet est en poche, et l’équipe pourra se mesurer aux meilleurs sur le continent américain.

La progression éclair d’Abdukodir Khusavov passé de la Biélorussie à Lens puis à Manchester City laisse entrevoir de belles promesses. Et si cette qualification n’était qu’un début ?

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