En se maintenant à la dernière minute du multiplex de la dernière journée de Ligue 1, Le Havre a offert un des moments forts de cette saison. Une délivrance qui sonne comme une récompense méritée pour l’avant-dernier budget de l’élite, un club victime du deal LFP-CVC. Un miracle qui méritait de durer au moins une année de plus.

Le championnat de France ne se résume pas à une lutte pour le titre haletante, même si ce serait mieux si le PSG n’était pas aussi seul au sommet, sportivement et économiquement. La dernière journée a rappelé qu’il y a de la vie et de la passion ailleurs, notamment au Havre, où Abdoulaye Touré a marqué un penalty décisif d’une panenka audacieuse, geste fou qui aurait pu être critiqué en cas d’échec, mais qui a finalement scellé le maintien des Normands dans l’élite.

Didier Digard, le coach, résume bien l’aventure : « Le scénario est dingue, tout notre parcours en réalité. Mais je n’ai jamais eu de doutes, c’était écrit. » Une histoire qui ressemble à un miracle.

Car si la victoire du PSG est attendue, et la qualification de l’OM et Monaco logique, Le Havre qui sauve sa place pour la deuxième saison consécutive, c’est autrement plus rare. À la mi-saison, le club traînait en queue de classement, derrière des équipes aux budgets supérieurs. Pourtant, les Ciel et Marine ont su inverser la tendance malgré un calendrier difficile et un effectif parfois bricolé, avec des prêts et des retours de joueurs clés.

Cette réussite est aussi le fruit d’une stabilité précieuse. Le HAC a maintenu Didier Digard à la tête de l’équipe malgré les difficultés, un choix qui paie à l’image d’Angers, autre petit budget qui a su garder confiance en son staff. La cohésion du trio président-directeur sportif-entraîneur a été déterminante, tout comme l’engagement passionné du président Jean-Michel Roussier, farouche opposant au partenariat controversé entre la LFP et CVC.

Le Havre reste donc une belle surprise, mais le chemin reste périlleux. Après trois saisons consécutives dans l’élite, une première depuis les années 1990, le club doit affronter une crise des droits TV, une équipe à reconstruire et un entraîneur épuisé. « À un moment, la corde elle cassera », admet Roussier, rappelant que ce miracle ne pourra pas durer éternellement.

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