Le mercredi soir a offert une illustration frappante des tensions qui traversent le football français, avec d'une part les révélations sur les disputes entre présidents concernant les droits TV, et d'autre part, la victoire écrasante du PSG contre Brest. Ces événements mettent en lumière un écosystème footballistique français désormais dominé par un club puissant, le PSG, et son président Nasser Al-Khelaifi, véritable homme fort du sport.

Après la victoire du PSG contre Brest en Ligue des champions, Nasser Al-Khelaifi a salué l’équipe brestoise, soulignant leur honorable parcours dans la compétition. Une déclaration qui aurait pu sembler sincère, si elle n’avait pas été suivie, quelques heures plus tôt, par la diffusion de détails d’une réunion tendue entre présidents de Ligue 1, survenue en juillet dernier, où la domination du Qatar sur le football français était évidente.

Dans cette réunion, des présidents tels que John Textor (Lens) et Joseph Oughourlian (de l’Olympique Lyonnais) se sont opposés à l’influence de Bein Sports, la chaîne qatarie dirigée par Al-Khelaifi. Ce dernier, avec son approche agressive, a imposé un retour de Bein dans le paysage médiatique français, soutenu par Vincent Labrune, président de la LFP, qui n’a joué qu'un rôle de figurant. Le président parisien n'a pas hésité à traiter ses détracteurs de "tyrans" et à les intimider pour garantir sa victoire. Cette réunion a abouti à l’attribution des droits TV à la plateforme DAZN, associée à Bein Sports, contre l’avis de deux autres présidents.

Aujourd'hui, la crise qui frappe le football français est exacerbée, d'autant plus qu'un mauvais choix concernant les droits TV (avec DAZN) n’a fait qu'aggraver la situation. Par ailleurs, Vincent Labrune a été réélu sans difficulté à la tête de la LFP, ce qui reflète l’influence continue du Qatar sur le football français. Le PSG continue de dominer une Ligue 1 dénuée de réel suspense, comme en témoignent ses performances en Ligue des champions, où Brest, malgré son beau parcours, a été rapidement écarté par la réalité de l’écart entre les clubs.

Le PSG, sous l’ombre bienveillante de Nasser Al-Khelaifi, s’affirme ainsi comme la locomotive du football français, mais à quel prix ? Les fuites des discussions de juillet montrent que cette passivité générale pourrait bientôt prendre fin. Pour l’heure, le PSG poursuit sa domination sur le terrain, sans véritable opposition à l’horizon, du moins sur le plan national.