OL : Raymond Domenech Condamne la Gestion d'Eagle Football de John Textor

Ancien défenseur (1970-1977) et entraîneur (1988-1993) de l'OL, Raymond Domenech (73 ans) exprime sa « tristesse » après la rétrogradation administrative du club rhodanien en Ligue 2. Le consultant de la chaîne L'Équipe critique vivement l'absence de stratégie sportive du groupe Eagle, propriétaire du club.
Une Stratégie Financière au Détriment du Sportif
« De la tristesse », c'est le sentiment de Raymond Domenech à l'annonce de la décision de la DNCG. Pour lui, « il y avait tout à Lyon, on n'avait pas besoin d'un fonds de pension. Il y avait tout à Lyon pour faire que l'OL reste un grand club. » Il déplore que ce qui s'est passé à Lyon s'observe dans d'autres clubs, car « on est dans une stratégie financière et plus dans une stratégie sportive ».
Domenech n'est pas surpris par la décision, pointant du doigt un système où « les présidents jonglent avec de l'argent à droite, à gauche ». Il insiste : « Ce sont des fonds qui viennent pour faire de l'argent, qui veulent juste de la rentabilité. Il n'y a plus de politique, il n'y a plus de stratégie, il n'y a plus de cœur de club. Ils ont investi pour faire de l'argent en espérant revendre dans quatre, cinq ou six ans. »
Il ajoute que cette situation n'est pas surprenante car il ne s'agit pas d'une véritable politique sportive de construction. Selon lui, le groupe a « tué le centre de formation, ils ont vendu le foot féminin, ils ont vendu la salle à côté (LDLC Arena). Tout ce qui était rentable, ils ont découpé ça en rondelles. » En l'absence de résultats sportifs au plus haut niveau, les difficultés deviennent inévitables. « Quand on veut vivre au-dessus de ses moyens, un moment, il faut payer », conclut-il, citant l'exemple des Girondins de Bordeaux qui ont connu une situation similaire pour d'autres raisons.
Un Espoir Ténu pour l'Avenir de l'OL
Malgré tout, l'ancien entraîneur de l'OL conserve un mince espoir concernant l'appel déposé par le club. « Je me dis encore comme il y a sept jours, j'ai envie d'y croire. J'ai envie de croire qu'à un moment, ils se disent : "Là, vraiment, c'est grave". » Il espère que le groupe Eagle, conscient de la dévalorisation de son "produit", fera l'effort nécessaire pour remettre le club à flot, car « si mon produit est dévalorisé, j'aurai plus de mal à le vendre ».
Interrogé sur la demande des Bad Gones, qui souhaitent voir John Textor « disparaître du paysage lyonnais », Domenech estime que le problème dépasse la personne du président. « Que ce soit Textor ou un autre, ce sera pareil. Ce n'est pas Textor qui décide, c'est le fonds américain (Ares). Pour eux, il faut mener une politique de rentabilité financière. Et celui qui sera en place sera là pour ça. »
Il conclut en déplorant la méconnaissance du fonctionnement d'un club de football par ces investisseurs : « Ils ne comprennent pas qu'un club de foot, ce n'est pas une entreprise comme les autres, ce n'est pas qu'un bilan financier tous les ans.
Ça se construit, ça met du temps. Tout compte : la formation, la revente des joueurs, les compétences des entraîneurs, les bons choix de recrutement. Ça ne se construit pas en arrivant à coups de fusil ou avec un lasso où on attrape tout ce qu'on veut. »
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