Juventus : Roberto Galia valide le choix Tudor et appelle à une reconstruction profonde

L’ancien milieu de terrain bianconero estime qu’Igor Tudor incarne l’état d’esprit nécessaire à la relance de la Juventus, dans un contexte tendu sur le plan sportif comme institutionnel.
Alors que l’avenir de la Juventus reste entouré d’incertitudes après une saison en demi-teinte, l’un de ses anciens joueurs les plus respectés, Roberto Galia, s’est exprimé sur la situation actuelle du club turinois. Au micro de TuttoJuve.com, il a livré une analyse lucide sur les choix de la direction, notamment la confirmation d’Igor Tudor au poste d’entraîneur.
« Il connaît la maison, il a déjà été joueur ici et il est revenu avec une mission : qualifier la Juventus pour la Ligue des champions. Mission accomplie. Ce n’est peut-être pas l’entraîneur le plus expérimenté d’Europe, mais il sait ce qu’est la mentalité bianconera. Je pense qu’il peut faire ses preuves s’il parvient à débloquer un groupe qui semble bridé », affirme Galia.
En évoquant la participation prochaine à la Coupe du Monde des clubs, l’ex-milieu de terrain voit dans cette compétition une opportunité cruciale pour Tudor. « Ce sont des matchs révélateurs. On verra s’il a vraiment l’étoffe pour installer un cycle », glisse-t-il, tout en rappelant que « ce sont toujours les joueurs qui font la différence ».
Interrogé sur les rumeurs entourant d’autres noms comme Roberto Mancini ou Stefano Pioli, Galia ne cache pas son scepticisme. « Mancini avait peut-être une vision juste, mais on est dans une phase où rien ne bouge vraiment. Si le changement ne vient pas de la Fédération, on n’ira nulle part. Aujourd’hui, on est à zéro, peut-être même à un point de non-retour. J’espère un électrochoc, sinon il faudra se contenter de survivre grâce à l’argent de la Ligue des champions », déclare-t-il, avec une pointe d’amertume.
Concernant le départ de Cristiano Giuntoli, jusqu’ici directeur sportif, Galia se montre critique mais lucide : « Ce genre de décision n’est pas courant à la Juve. En général, on agit avec prudence. Cette fois, ils ont été catégoriques. Il y a eu des erreurs, des choix douteux, et les supporters ne pardonnent pas. Mais au fond, c’est tout un cycle qui s’achève. On n’a plus les Boniperti ou Agnelli, visionnaires et bâtisseurs. Elkann fait ce qu’il peut, mais injecter de l’argent ne suffit pas. Il faut retrouver des hommes de projet, porteurs de sens ».
La fracture entre le club et ses tifosi est également au cœur des préoccupations. « Certains rêvent encore de joueurs comme Del Piero, mais cet ADN a disparu. On ne le reconstruit pas en un an. Il faut croire en un projet, accepter les étapes intermédiaires. Et surtout, ne plus tolérer l’humiliation : se faire sortir par les remplaçants d’Empoli, encaisser sept buts face à la Fiorentina et l’Atalanta… à un moment donné, des décisions s’imposent », martèle Galia.
Pour lui, Igor Tudor peut incarner ce virage nécessaire : « Ce club doit redevenir affamé, agressif, désagréable à affronter. Peut-être que Tudor est l’homme qu’il faut pour insuffler cet état d’esprit. »
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