Quand la Corée du Nord terrassa l’Italie en Coupe du Monde 1966

Le football regorge d’histoires incroyables, mais peu d’entre elles égalent l’exploit de la Corée du Nord face à l’Italie lors des huitièmes de finale de la Coupe du Monde 1966. Ce match, qui reste l’un des plus grands chocs de l’histoire du tournoi, symbolise la beauté et l’imprévisibilité du football. Plus de 50 ans après, un documentaire revient sur cet événement extraordinaire et lève le voile sur les héros méconnus d’un exploit qui a marqué les esprits.

Une qualification inespérée pour la phase finale

À l’époque, la Corée du Nord était une nation inconnue sur la scène du football mondial. Qualifiée au terme d’un parcours rocambolesque, elle a dû surmonter de nombreuses embûches avant d’arriver sur les pelouses anglaises. En raison du boycott de nombreuses équipes asiatiques et africaines, le tournoi de qualification fut réduit à un duel contre l’Australie, que les Nord-Coréens remportèrent brillamment.

Arrivée en Angleterre avec peu d’attentes de la part des observateurs, la sélection nord-coréenne allait pourtant écrire une page inoubliable de l’histoire du football.

Un parcours surprenant en phase de groupes

Placée dans un groupe difficile comprenant l’Union Soviétique, le Chili et l’Italie, la Corée du Nord semblait destinée à être une simple figurante. Après une lourde défaite initiale contre l’URSS (3-0), elle parvint à arracher un match nul contre le Chili (1-1). Ce fut lors du dernier match de poule que la véritable surprise eut lieu : une victoire 1-0 contre l’Italie, un des favoris du tournoi, grâce à un but de Pak Doo-ik. Ce succès inespéré permit à la Corée du Nord de se qualifier pour les quarts de finale, une première pour une équipe asiatique.

Le choc contre l’Italie : David contre Goliath

Le 19 juillet 1966, au stade d'Ayresome Park à Middlesbrough, la Corée du Nord affrontait l’Italie, double championne du monde (1934, 1938) et forte d’une tradition footballistique impressionnante. Les Italiens, sûrs d’eux, n’envisageaient pas un instant la possibilité d’une défaite. Pourtant, ce jour-là, l’histoire du football allait basculer.

Dès la 42e minute, Pak Doo-ik inscrivit l’unique but du match d’une frappe précise qui trompa le gardien italien. Les Nord-Coréens, solides défensivement et portés par une incroyable détermination, résistèrent jusqu’au coup de sifflet final. Le score resta inchangé : la Corée du Nord venait d’éliminer l’Italie de la Coupe du Monde, un véritable séisme dans le monde du football.

Un exploit au-delà du sport

Cette victoire eut un impact bien au-delà du terrain. Elle symbolisa une revanche des nations méconnues face aux géants du football. Pour la Corée du Nord, elle devint une source de fierté nationale, tandis qu’en Italie, l’élimination provoqua une onde de choc entraînant des réformes profondes dans le football italien, notamment l’ouverture du championnat aux joueurs étrangers.

Le documentaire consacré à cet événement revient en détail sur cette rencontre historique, donnant la parole aux joueurs nord-coréens et italiens, aux journalistes de l’époque et aux passionnés du ballon rond. Il met en lumière le contexte politique et sportif de l’époque, tout en reconstituant le déroulement du match avec des images d’archives saisissantes.

Une aventure qui s’arrêta en quarts de finale

Après leur exploit contre l’Italie, les Nord-Coréens affrontèrent le Portugal en quarts de finale. Contre toute attente, ils menèrent rapidement 3-0, mais un certain Eusébio renversa la situation en inscrivant quatre buts, permettant au Portugal de s’imposer 5-3. La belle aventure de la Corée du Nord prit ainsi fin, mais leur exploit contre l’Italie resta gravé dans l’histoire du football.

Un héritage inoubliable

Cette exploit redonne vie à l’un des plus grands moments de la Coupe du Monde. Il rappelle que le football, au-delà des tactiques et des individualités, est avant tout une histoire de passion, de dépassement de soi et de surprises inoubliables. L’exploit de la Corée du Nord en 1966 reste un symbole fort de ce qui fait la magie du football : la capacité des outsiders à renverser les géants du sport.

Un témoignage vibrant d’un moment où le football a prouvé, une fois de plus, qu’il ne se joue pas seulement avec les pieds, mais aussi avec le cœur.