Sélection brésilienne : Lula exprime ses regrets face à la nomination de Carlo Ancelotti

Le président brésilien affirme que le pays regorge de talents locaux capables de diriger l’équipe nationale, tout en reconnaissant les qualités de Carlo Ancelotti.
L’annonce de la nomination de Carlo Ancelotti à la tête de l’équipe nationale brésilienne n’a pas laissé insensible Luiz Inácio Lula da Silva. En déplacement en Chine, le président du Brésil a réagi à l’officialisation de l’arrivée du technicien italien, premier Européen à diriger la mythique Seleção. S’il se veut diplomate, Lula n’en cache pas moins une certaine amertume quant à ce choix symbolique.
« Sincèrement, je n'ai rien contre le fait qu'il soit étranger. Ce que je pense, c'est que nous avons des entraîneurs au Brésil capables de diriger la Seleção », a-t-il déclaré face à la presse, évoquant avec fierté les compétences des techniciens brésiliens, parfois reléguées à l’ombre des grands noms européens.
Ce n’est pas la première fois que le chef d’État exprime des réserves sur l’éventuelle nomination de Carlo Ancelotti, dont le nom circulait dans les coulisses de la Confédération brésilienne depuis plus d’un an. En 2023 déjà, Lula s'était montré plus acerbe : « Il n’a jamais entraîné l’Italie... Qu’il règle d’abord les problèmes de son pays, qui n’a même pas participé à la dernière Coupe du monde. »
Mais le ton a changé. Le président brésilien, fin connaisseur de football et fervent supporter de la Seleção, a cette fois opté pour une posture plus mesurée, voire encourageante. « Ancelotti est un grand technicien, très bien préparé tactiquement. J’espère qu’il pourra aider la sélection brésilienne, d’abord à se qualifier pour la Coupe du monde, puis, si possible, à la gagner », a-t-il ajouté, illustrant un subtil équilibre entre patriotisme et réalisme.
Une Seleção en quête de renouveau
La nomination d’Ancelotti intervient dans un contexte délicat pour la sélection brésilienne. À un peu plus d’un an de la Coupe du monde 2026, le Brésil peine à retrouver son lustre d’antan. Avec seulement 21 points en 14 matches dans les qualifications sud-américaines, les coéquipiers de Vinícius Jr occupent une modeste quatrième place, derrière l’Argentine (31 pts), l’Équateur (23 pts) et l’Uruguay (21 pts, mais un meilleur différentiel de buts).
Ce déficit de performance inquiète les supporters comme les responsables politiques. « Ce n’est pas seulement une question d’entraîneur, c’est une question de projet. Et pour cela, il faut aussi faire confiance à notre football, à notre école », glisse un ancien international brésilien sous couvert d’anonymat.
Le défi est immense pour Ancelotti, qui prendra ses fonctions début juin avec un premier test face à l’Équateur à l’extérieur. Son objectif sera clair : redonner confiance à une équipe en perte de repères et convaincre une nation entière, encore attachée à son style de jeu identitaire, que le salut peut venir d’un coach au pedigree impressionnant... mais venu d’ailleurs.
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